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Jacky Malotaux

Grèce septembre 2017


Bien que notre voyage en Grèce cette année était surtout destiné à prendre un peu de repos, bien entendu nous n’avons pas pu éviter de rester au contact de la situation des réfugiés, et nous n’en avions pas l’intention. Nous avons beaucoup d’amis dans le pays, à la fois parmi les réfugiés et parmi les travailleurs volontaires, et nous avions prévu un séjour pour connaitre le centre d’accueil de l’ile de Tilos et rencontrer ses responsables.

La Grèce est encore toujours dans un profond marasme économique, doublé d’une crise morale, contrairement à ce que laisse entendre son gouvernement et les médias, qui parlent ‘ d’amélioration’. Les grecs sont très appauvris et suffoquent sous des taxations considérables, et autres mesures destinées à redresser les comptes nationaux. Les entreprises continuent à fermer ou à partir à l’étranger, et le chômage dépasse toujours 25%. Les grandes organisations internationales qui ont aidés depuis 2 ans a aider face à l’afflux de réfugiés se retirent progressivement , et la Grèce doit faire face à ce poids économique supplémentaire.

Nous sommes partis de Lauzerte le premier septembre avec la voiture plein de donations que nous avons déposé au Hope Café, au centre d’ Athènes. ( C’est à cette organisation que notre association à fait parvenir un lot de sabots -chaussures type “ crocs”, en juillet!)

La fondatrice et organisatrice, ( une anglaise nommée Kerrie Moore) était en réunion toute la journée, mais nous avons été accueilli chaleureusement par l’équipe de volontaires de toutes nationalités qui assurent la permanence. Le centre est aujourd'hui un café social tout à fait fonctionnel , qui sert boissons chaudes et froides et des repas , et ou les gens dans le besoin trouvent un endroit pour s’assoir , se relaxer, et nouer des contacts, en particulier de jeune mamans avec des enfants en bas age. Au premier étage du café est installé un centre de stockage et distribution, ou les donations en provenance de l’association ont été soigneusement triées et rangées, pour que les usagers du centre puissent venir, ( un peu sur le modèle du Free Shop, à Lauzerte)

De très nombreux réfugiés sont toujours dans des camps surpeuplés, et tous sans exception avec un financement insuffisant même pour les besoins les plus élémentaires comme une nourriture décente et suffisante. Le nombre de demandeurs d’asiles redirigés vers d’autres pays européens a augmenté un peu ces derniers temps, mais ce nombre reste de toute façon très inférieur aux promesses qui avaient été faites. Les reunifications familiales elles-mêmes se déroulent avec une lenteur extreme. Banan et les neufs enfants dont elle a la charge et pour laquelle nous avons collecté des fonds l’an dernier pour financer un appartement et la sortir du camp de Nea Kavala ( près de la frontiere avec la Macédoine) attend toujours le droit de sortir pour rejoindre son mari et son fils ainé en Allemagne. Un an et demi de vie à attendre, sans autre perspective que attendre un papier qui viendra. Elle est maintenant hébergée dans un logement financé par le Haut Comité des Nations Unies, mais se désespère de ne pouvoir bouger.

Cette famille n’est pas la seule à être bloquée en Grèce depuis si longtemps, et est en fait relativement chanceuse d’être logée dans un logement en dur alors que tant de milliers d’autre se préparent à passer un nouvel hiver dans des camps.

Nous avons rendu visite à nos amis Tamin et Serena (tous les deux environ 25 ans ) et leurs deux enfants ( 4 et 2 ans) ( qui ont obtenu le statut de réfugies), et qui sont logés dans un camp de chalets scouts à une heure au sud d’Athènes. Nous avons passé un journée très agréable avec eux, et évoquer situation et perspectives. L’allocation que les réfugiés reçoivent est vraiment minimale, en dessous de ce qui permettrai d’assurer une alimentation vraiment suffisante. Nous avons donc été heureux de contribuer à une distribution de colis à chacune des 20 familles hébergées dans le camps, contenant des aliments de base ( Riz, huile, pommes de terre , sucre, et pour chaque famille, 1 litre de jus d’orange…..)

Ce camp est loin d’être un des pires: petites cabanes de bois , avec électricité et une petite avant- tente où faire la cuisine. Mais c’est néanmoins extrêmement isolé, au milieu d’un bois de pin, à au moins 8 km du magasin le plus proche, et n’y interviennent ni volontaires, ni scolarisation.

Il y a beaucoup d’enfants dans le camp, le bébé sur la photo y est né, d’une maman Iraki qui est là avec 2 autres enfants. Elle nous a dit que ses besoin essentiels en ce moment étaient les vêtements bébé et enfants, et nous étions très heureux de pouvoir activer notre réseau de connexions, avec une réponse immédiate de l’amazing Val Johnstone, qui en quelque jours a pu faire parvenir un colis de vêtements pour le bébé et ses deux frères.

A Athènes, La Maison Orange: tellement plus qu’un hébergement!

A nouveau nous avons passé quelque temps avec Marina Liaki, qui, avec une énergie et une imagination qui semble inépuisable , poursuit et développe son projet d’abris pour femmes et enfants isolés, au centre d’Athènes. Les résidents sont heureux d’y être pris en charge, et deux salles de classe de 25 chaises chacune sont utilisées à plein pour des cours de grecs pour ceux qui resteront en Grèce, de Français, Anglais, Allemand pour ceux qui pensent être relocalisés dans ces pays.

Tout à fait important et intéressant, Marina a mis mettre en place des session de Yoga et Sophrologie et autres techniques utilisant le langage du corps , suscitant une forte adhésion de ces traumatisés.

Nous avons pu constater avec satisfaction que toutes les donations de AIDER étaient toujours usitées à plein, les tables, chaises, lits, sofa, ordinateur, imprimante, la machine à coudre, ( avec laquelle ont été réalisés cousins, etc , )

Et enfin, last but not least, Marina a eu la chance, et l’honneur ( partagé ! ) de rencontrer le Président Emmanuel Macron ( Et son épouse, la First Lady) lors de sa visite à Athènes, et de lui raconter la maison Orange et ses projets: il l’a félicitée pour ses effort et son engagement pour aider, et surtout intégrer les réfugiés dans les valeurs et le mode de vie européen.

Dans les iles, la situation apparait dramatique. Les réfugiés continuent à arriver par la mer tous les jours, et il y a encore des noyés. Certains des camps dans les iles sont massivement surpeuplés, et les réfugiés y vivent dans des conditions tout a fait déplorables. Toutes les iles souffrent maintenant d’un terrible manque de volontaires étrangers, et les bénévoles locaux sont absolument épuisés.

Tilos est une très petite ile isolée, qui a récemment été remarquée par la presse comme une communauté accueillante pour les réfugiés, où des gros effort sont consentis en leur faveur, afin de les réhabiliter, et de leur trouver un travail. Nous étions désireux d’en savoir plus, d’autant plus que la totalité de l’ile s’est déclarée réserve naturelle, et s’est engagée pour un plan 100% énergie renouvelable.

Nous avons décidé de passer 3 jours là bas. Le Tilos Hospitality Center est un projet pilote, dirigé et financé conjointement par par Haut Comité des Nations Unies, la Commission Européenne et une fondation Solidarity Now, où les “ maisons”. ( qui sont des Containers Algeco, bonne qualité, bien équipés) sont installés dans un petit parc, à une centaine de metres du village, prévues pour 10 familles. Nous avons rencontré la directrice et fondatrice du projet, Elena Pissa. Elena est une extrêmement dévouée mais totalement épuisée heroine, qui en plus d’assurer la direction du camp élève son fils adolescent, et fait fonctionner son magasin d’article pour touristes.

Elena nous a fait visiter le camp, et expliqué son fonctionnement. Toutes les familles sont syriennes, et ont obtenu l’asile. La plupart sont en attente d’une relocalisation ailleurs en Grèce, sauf deux, qui ont trouvés du travail dans cette toute petite ile de moins que 800 habitants, et ont décidé de rester de façon permanente. 18 enfants du camp sont scolarisés dans l’école locale ( d’autres sont trop jeunes) . Bien que la population soit tolérante et se soit déclarée ouverte aux réfugiés, d’autres bénévoles ne se sont pas pour le moment manifestés.

Par une chance absolue, Matina et Spiros, nos amis de l’ile de Leros, qui ont crée et animent toujours le centre d’hébergement Pikpa sont venus à Tilos pour un week end relax, les premiers jour de congé depuis plus de 18 mois de travail bénévole sans interruption. Matina est une juge à la retraite, et Spiros avocat, à la retraite lui aussi. Il ont consacré leur retraite, littéralement temps et argent à se préoccuper des réfugiés arrivant sur leur ile, et Matina est toujours la première informée des arrivées et des départs sur les iles. Les nouvelles de Leros sont en fait assez sombres, des réfugies arrivent toujours en assez grand nombre, mais en vertu d’accords internationaux, un certain nombre de réfugiés sont déportés vers la Turquie, dans des conditions qui à nous en tous cas semblent assez opaques.

Pendant que nous parlions, Matina recevait en direct sur son téléphone les informations sur les débarquements sur les iles les plus occidentales du Dodecanèse. Nous même lui avons apporté des informations sur la présence de réfugiés à Symi et Castellorizo, deux iles particulièrement isolées, Castellorizo par exemple est située à plus de 6 h de bateau de Rhodes.

Nous avons vu nous même les réfugiés à Castellorizo, et au poste de police à Symi. Tout indique que des réfugies cherchent toujours à fuir les cotes turques en direction de virtuellement n’importe quelle ile de la mer Egée et de la Méditerranée orientale.

Nous quittons maintenant la Grèce, et sommes sur le chemin du retour, à la fois triste de quitter la Grèce et heureux et impatients de retrouver nos amis, et prendre des nouvelles de tous .

Les informations que nous avons eues pendant notre absence nous ont montré que la famille syrienne à Lauzerte a été remarquablement prise en charge par une formidable équipe de volontaires. Pendant notre absence, plusieurs évènements ont été en préparation afin de continuer à collecter les fonds nécessaire pour que notre association puisse poursuivre son activité humanitaire. Super soirée en perspective le samedi 30 septembre à la salle des fêtes de Roquecor, et un concert donné par Alexandre Bodac le 20 octobre à Lauzerte, église Saint Barthélémy.

Encore une fois nous remercions énormément tous nos bénévoles, donateurs et tous qui nous soutient qui rendent possible les actions de l'association.


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